"Ma nouvelle école est immense / Ma nouvelle école est une forêt / Où je me perds souvent / Où je fais semblant de comprendre / J'essaye de trouver les ruisseaux / Je n'assimile pas les directives / Les explications sont floues/ Je n'ose pas lever la main / Je n'ai pas envie de passer pour un singe / Un singe niaiseux aux cheveux longs" (p.11). Même si sa mère lui rappelle constamment de se calmer et regarde avec lui des vidéos de musique relaxante sur YouTube, un adolescent ne voit rien de bon dans son entrée en secondaire 1. Tous les codes liés à cet univers le déstabilisent, que ce soit le fait qu'on rit de sa boîte à lunch, qu'il ne connaisse personne dans l'autobus, qu'il ne sache pas comment être cool et qu'il préfère jouer des vidéoclips de reggae dans sa tête quand ses professeurs l'interrogent. Tout en se posant toutes sortes de questions sur un quotidien dans lequel il peine à faire sa place et à se sentir confortable, il songe au futur, qui est tout aussi angoissant, ne sachant s'il pourra avoir un emploi, une voiture et un amour à la hauteur de ses espérances. [SDM]

Un recueil où les poèmes, parfois très brefs, d'autres fois longs de plusieurs pages, sont tissés telle une suite d'images centrées sur l'intégration difficile d'un adolescent dans le cadre de l'école secondaire. Face à tant de nouveautés, les petites et grandes questions émergent les unes après les autres pour créer un bourdonnement incessant, les notes, les devoirs, les filles, l'orientation dans les couloirs, les midis à la cafétéria et les gangs d'amis devenant tous à leur manière une source de tracas. Le texte répétitif glisse entre ces introspections des bribes de nature, la forêt, le ciel, les ruisseaux, les montagnes et les animaux devenant des éléments bienveillants éternels, à l'écart du présent et du futur, sur lesquels on peut s'appuyer pour retrouver du bien-être dans cette période charnière de la vie. [SDM]